LA CENTRAFRIQUE – CULTURES

Les ethnies

Les Babingas, des Pygmées peuplant toujours la forêt centrafricaine dans la région de la Lobaye, furent les premiers habitants du pays. Les groupes Gbayas-Mandjas et Bandas représentent plus de la moitié de la population centrafricaine. Cependant, le clivage est très marqué entre ces populations de la savane et les «gens du fleuve» (Oubanguiens) de langue sangho, des commerçants établis sur les rives de l’Oubangui et dominant la vie économique et politique du pays. Les Zande, agriculteurs semi-itinérants, vivent entre le nord-est de la République centrafricaine, le sud du Soudan et la République démocratique du Congo.

Du point de vue religieux, les animistes représentent environ 60 % de la population, les chrétiens 35 % et les musulmans 5 %.

Les langues

Il est malaisé de dénombrer avec exactitude le nombre des locuteurs d’une langue en Centrafrique. Outre le problème de la multiplicité des quelque 60 langues, un décret gouvernemental adopté en 1966 interdit «toute mention, dans les actes officiels ou sous seing privé, imprimés, formulaires administratifs ou privés, de race, de tribu ou d’ethnie». On comprendra que si ces renseignements importants ne pouvaient pas figurer dans les recensements ultérieurs, il devient difficile d’en établir un portrait le moindrement précis des langues en présence.

Muséographie

La muséographie centrafricaine se trouve résumée par le nom dit : Musée Boganda. Celui-ci est installé dans les espaces de la maison à un étage qui fut jadis la demeure personnelle du fondateur de la République Centrafricaine, Barthélémy Boganda. Presque tous les vestiges du pays s’y trouvent réunis représentés. Un bon moment est nécessaire pour parcourir attentivement les différents espaces :

  • Des objets personnels de Boganda (manusctrits, photos…).
  • Salle d’expositions consacrée aux « Rythmes et traditions orales » : la sanza, le xylophone ou kalangba ou encore kponingbo, l’arc musical, les tambours à lèvres ou tambours d’appel appelés Linga, des harpe-cithares, des sifflets…
  • Salle réservée aux environnements des Pygmées et des Bororo.
  • Une salle : L’enfant et ses jeux.
  • Les costumes traditionnels.
  • Les rites et les coutumes (masques, objets sculptés, statues en bois ou en ivoire, bâtons de commandements Zandé, couteaux de jet…).
  • La chasse, la pêche et la forge.
  • La femme au foyer: tous les ustensiles dont elle a besoin.
  • La récolte et la cueillette.

Visiter le « Musée des Arts et Traditions Populaires Barthélémy Boganda » de Bangui (capitale de la République Centrafricaine) revient à voyager à travers toutes les régions ( Nord, Centre, Sud, Ouest, Est ), et à découvrir les richesses passées, récentes, d’aujourd’hui, toute l’histoire du pays.

Musique (ngombi)

Musique centrafricaine traditionnelle

De nombreuses études ont été menées notamment par des chercheurs du CNRS comme Arom Simha : anthologies, disques, Compact-discs, livres (Pygmées, Banda, Gbaya, Mandjia, Ngbaka, Zandé-Nzakara, entre autres). Tout tourne autour des instruments, des chants et des rythmes, la polyphonie des Pygmées, les rondes, ainsi que les ballets – la place dans la société, dans la vie quotidienne.

Musique centrafricaine traditionnelle

La musique centrafricaine moderne existe même si elle est inconnue sur le plan international.

Les pionniers de la musique centrafricaine moderne doivent se retourner dans leur tombe. On peut citer : Jean-Marc Lesoi, Jean Magalet, Dominique Eboma, Prosper Mayele, Bekpa, et Jimmy Zakari surnommé Jimmy de l’hawaïenne par les zaïrois. Ces figures ont participé à la création de la rumba congolo-zaïroise compte tenu du fait que Jimmy Zakari avait évolué tantôt à Brazzaville et tantôt à Kinshasa où il fut le professeur de guitare du célèbre musicien zaïrois Franco Luambo. Paulo Kamba (Congo), Jimmy Zakari (Centrafrique) et Wendo (Zaïre) sont les précurseurs de la rumba congolo-zaïroise.

 

Ambassade et Mission permanente de la Centrafrique à Genève